Le pôle LGBT+ du BAAM a décidé de mener une campagne sur les réseaux sociaux  (Facebook, Twitter et Instagram).

Pendant la semaine du 4 Décembre 2017, nous nous attaquerons aux clichés que nous avons souvent entendus concernant les migrantEs LGBTQI.

Détruisons les idées reçues grâce à des chiffres, des informations juridiques, notre expérience de terrain, les témoignages recueillis au sein de notre permanence.

 

« Il n’y a pas de pédés chez les migrants ! »

C’est faux. Comme leurs parcours et leurs vécus, les orientations sexuelles et les identités de genre des migrant.e.s sont diverses. Plus de 70 états dans le monde pénalisent l’homosexualité, allant de l’emprisonnement jusqu’à la peine de mort, ce qui pousse les personnes LGBTQI à fuir. Il n’y a pas de chiffres officiels sur ces motifs de demandes d’asile mais, selon ACAT France (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture), ils représenteraient 5 à 6% des demandes. Source : https://www.acatfrance.fr/actualite/demandeurs-d-asile-lgbt—la-double-peine  

« C’est plus facile d’obtenir l’asile quand on est gouine ! »

C’est faux. Pour obtenir l’asile en France, les personnes LGBTQI doivent « prouver » à la fois leur orientation sexuelle, leur identité de genre et le fait que celles-ci constituent un motif de persécution. Ils et elles doivent convaincre l’OFPRA (Office Français pour la Protection des Réfugiés et des Apatrides) via l’écriture de leurs récits de vie et lors d’un entretien. Cette procédure administrative intrusive et subjective, combinée aux obstacles linguistiques, accentue la difficulté des démarches. De fait, l’appréciation des agents de l’OFPRA repose sur la conformité à des stéréotypes de genre et la capacité des demandeur.se.s à parler de leur sexualité. Source : http://www.adheos.org/comment-prouver-qu-on-est-homo-lorsqu-on-demande-l-asile  

« On ne fuit pas son pays juste parce qu’on est bi »

C’est faux. Tout comme les hommes et les femmes homosexuel.le.s, les personnes bisexuelles sont persécutées dans plusieurs pays du monde en raison de leurs pratiques. Ces persécutions prennent de multiples formes telles que des accusations criminelles, des arrestations arbitraires, des traitements médicaux forcés, des violences physiques, l’exclusion des services de base offerts au reste de la population, des discriminations systématiques ainsi que d’autres violations graves des droits humains. L’invisibilisation des personnes bisexuelles favorise l’appréciation subjective des agents de l’OFPRA (Office Français pour la Protection des Réfugiés et des Apatrides) quant à leur orientation sexuelle.  

« Une fois en France, c’est tranquille pour les trans ! »

C’est faux. Fuir leurs pays d’origine ne garantit pas aux personnes trans d’être à l’abri des violences et de la discrimination liées à leur identité de genre et à son expression. Elles doivent faire leur demande d’asile sous le genre qui leur est assigné à la naissance. Une fois le statut obtenu, elles font face aux procédures administratives complexes de changement d’état civil et éprouvent des difficultés pour avoir accès aux prises en charge médicales, si elles le souhaitent. En outre, en France, la majorité des centres d’hébergement sont séparés hommes/femmes : les personnes trans se voient contraintes d’aller dans les centres correspondants au genre qui leur est assigné à la naissance. De plus, elles se retrouvent confrontées aux violences transphobes institutionnelles et intra-communautaires.  

« Un jour, nous vaincrons »

C’est vrai. Malgré de fortes répressions dans certains pays, des collectifs ou associations locales se mettent en place pour aider les LGBTQI. Partout dans le monde, des associations et des organisations se mobilisent pour améliorer la condition des migrant.e.s LGBTQI. Si vous souhaitez vous engager auprès d’elles, voici une liste non-exhaustive : L’Ardhis (France), Les lesbiennes dépassent les frontières (France), Helem (Liban), Proud Lebanon (Liban), Shams (Tunisie), Pride Uganda (Ouganda), Lesbians and Gays Support The Migrants (Angleterre), Kaos GL (Turquie), Fliederlich (Allemagne)… et le BAAM.  

Pourquoi cette campagne ?

Peu de personnes sont au courant de la situation des migrantEs LGBTQI : que ce soit dans la prise en charge juridique, mais également dans ce qui est accès à l’hébergement ou aux droits sociaux par exemple. Explications avec Julian, coordinateur du pôle LGBT+ et Héloïse, présidente du BAAM.