Au BAAM, cela fait bien longtemps que nous ne sommes plus choqué·e·s par les politiques liberticides menées par l’État français à l’encontre des demandeur·se·s d’asile. L’annonce récente de l’OFII, qui va transformer d’ici le 5 septembre la carte de retrait liée à l’ADA (l’allocation pour demandeurs d’asile) en carte de paiement, ne fait que s’ajouter à une longue liste de mesures répressives.
Cette carte de paiement permettra 25 paiements gratuits, au-delà, chaque transaction sera facturée 0,50 €. Elle constituera donc une double peine pour les demandeur·se·s d’asile en France et une vraie abrogation de leur liberté.
D’un côté, il leur sera maintenant impossible de disposer, sans restriction, de l’argent qui leur est attribué (204 € par mois pour une personne seule hébergée, 426 € pour une personne non hébergée) : ils et elles sont déjà nombreux·ses à évoquer les difficultés à venir pour faire des courses dans des marchés solidaires, payer le bus, leur loyer, leurs repas… en bref, pour vivre leur vie. En effet, tous les commerces ne prennent pas la carte, ou seulement à partir d’une certaine somme, et certaines transactions ne se font qu’en liquide.
D’un autre côté, les demandeur·se·s d’asile seront maintenant placé·e·s davantage sous la surveillance de l’État, qui sera désormais parfaitement en mesure de suivre tous leurs faits et gestes.
En réponse aux avis négatifs et aux plaintes émises par celles et ceux qui bénéficient de l’ADA ou qui leur sont solidaires, on nous a fait comprendre que « c’est l’État qui donne les orientations que suit l’OFII ». Il fait chaud dans l’Hexagone, mais nous, on a froid dans le dos.