Une phrase aura marqué les esprits : « GO BACK ! GO BACK ! ». Répétée en boucle par les policiers, présents en masse, ils ne se gênaient pas pour se moquer des migrant.e.s, tenir des propos racistes et user de gaz lacrymogène. Vous pouvez aussi voir sur les photos les migrant.e.s entassé.e.s et forçé.e.s de s’assoir. Ca y est, les articles ainsi que les reportages tombent. La Mairie de Paris ainsi que la Préfecture se félicitent de cette opération de « mise à l’abri ». On tient tout de même à rappeler que le camp de Stalingrad existe depuis 2 mois et que durant ces deux mois les pouvoirs publics étaient totalement absents ; leur seule action consistait à rafler les réfugié.e.s régulièrement (OQTF et CRA à la clé). S’il y avait autant de monde sur la campement et si les conditions sanitaires étaient si catastrophiques, ce n’est que de la faute de la Mairie de Paris et de la Préfecture. Il est donc incompréhensible pour nous de se féliciter d’avoir laissé autant de gens survivre dans de telles conditions durant deux mois. Cette opération de « mise à l’abri » a été mal organisée, dans la précipitation, afin de donner un semblant de volonté politique à la population, après l’évacuation de Calais. Mais il ne faut pas tomber dans le piège, nos politiques n’apportent aucunes solutions pérennes et dignes. Sur les 3500 places, 1000 sont dans des gymnases. Les migrant.e.s ont encore une fois été traités comme de la marchandise en montant dans des bus aux destinations inconnues, vers des centres indignes pour la plupart, où aucun suivi n’est mis en place spécifiquement pour les demandeurs d’asiles. D’ailleurs, plusieurs personnes sont déjà de retour ce soir, étant donné qu’ils dormaient par terre dans les gymnases et qu’il n’y avait aucune réelle prise en charge social/juridique/alimentaire. Les mineurs, eux, étaient juste accompagné au DEMIE pour une évaluation au faciès, comme d’habitude. La majorité a été refusé et se retrouve donc à la rue ce soir. Des élu-e-s Les Républicains (LR) ont bloqué l’arrivée d’un car de migrants dans le 78. Le conducteur a été contraint de faire demi-tour. Aucune intervention de la part de la police pour interpeller les élu-e-s. Les migrant.e.s seront ensuite envoyé.e.s vers des CAO. Nous voulons alerter encore une fois sur les CAO : ce sont de réels centres de déportations pour les migrant.e.s dubliné.e.s. Anne Hidalgo s’est également félicitée de cette opération et a une nouvelle fois fait de la pub pour son futur centre humanitaire (qui est en fait un centre de tri) qui ouvrira sans doute la semaine prochaine. Ce centre accueillera 400 personnes. Enfin une personne solidaire a été embarquée lorsqu’elle exprimait son mécontentement face à l’accueil indigne réservé aux migrant.e.s en France. Le BAAM lui apporte tout son soutien.