Samedi dernier, plus que jamais, la fête et la lutte se sont confondues. La quatrième édition du Bal des Migrant·e·s, organisé chaque 13 juillet pour offrir aux migrant·e·s, bénévoles du BAAM et Parisiens de passage un moment festif et convivial, s’est terminée dès 21h20 (au lieu de 23h30 les années précédentes) sur ordre de la préfecture. Pire, une équipe de gendarmerie s’est invitée sur place pour procéder à des contrôles d’identité sur plusieurs exilé·e·s, au risque pour ces dernier·e·s d’être arrêté·e·s, placé·e·s en centre de rétention et expulsé·e·s. Plus tard, la fête achevée, il a fallu les raccompagner vers le métro afin d’éviter tout nouveau contrôle.
Le bal aura tout de même duré trois heures. Et il faudra davantage que ce harcèlement policier pour effacer le souvenir des visages souriants et des corps enlacés de ceux qu’on invisibilise, qu’on enferme et qu’on déporte. La fête n’en est pas moins gâchée : on danse très mal sur le bruit des bottes.
Dans la presse :L’Humanité, 14/07/2019 : Au Bal des Migrant.e.s, danser pour oublier le bruit des bottesLes Inrockuptibles, 15/07/2019 : Un « Bal des migrant.e.s » pour faire danser ensemble Franciliens et sans-papiers